Création d'entreprise

Comment améliorer l’engagement de vos équipes

L’engagement, c’est un mot un peu oublié au 21e siècle. Il a longtemps était associé à l’armée. Les militaires...

L’engagement, c’est un mot un peu oublié au 21e siècle. Il a longtemps était associé à l’armée. Les militaires s’engagent dans l’armée alors que les civils embauchent dans leur entreprise.

Cette différence de vocabulaire, en apparence anodine, revient au goût du jour.

Mais pourquoi ?

De plus en plus de conférences ont pour sujet : Le « désengagement » des nouvelles générations.

Évidemment, sur ce sujet, la première difficulté des entreprises est d’ordre générationnel. Cela fait des années que les sociologues expliquent que les générations Y et Z sont différentes des générations de leurs parents. Les jeunes n’ont pas les mêmes envies et motivations.

Un(e) salarié(e) issu du baby-boom ou de la génération X avait plus tendance à consacrer sa vie à son travail dans l’espoir de s’acheter une grande maison, une belle voiture et une grosse télévision

Alors qu’un(e) salarié(e) des générations Y ou Z va plutôt s’inspirer de la sobriété heureuse de Pierre Rabhi, consommer bio, local, aller travailler à vélo et chercher un sens à sa vie, si possible au travers de son travail.

Forcément, quand ces deux visions de la vie se rencontrent, il y a des incompréhensions.

Le résultat ?

Selon le rapport mondial de Gallup, en février-mars 2018, seulement 6% des salariés sondés affirmaient être « engagés » au travail, 20% affirment être « désengagés » et les autres entrent dans la catégorie des « non-engagés ».

Cela voudrait dire que la nouvelle norme en France serait d’être « non-engagé » dans son entreprise.

Sur le plan international, il faut noter que la France est très mal classée sur ce sujet. Nous sommes loin, très loin derrière nos amis américains ou danois.

L’engagement des salariés est un sujet encore trop rare dans notre pays alors que les conséquences sur les entreprises sont nombreuses.

C’est l’un des principaux facteurs de la performance au travail.

Même si ce mot, performance, devrait être employé avec de plus en plus de précaution.

Pourquoi ?

Les chefs d’entreprise visent une hausse de la croissance et de la productivité de leurs équipes chaque année. Et cette quête infinie de la performance déshumanise et désengage les équipes. C’est ce paradoxe mal compris en France qui pourrait être l’une des causes des mauvais résultats français.

Si nous essayons de remplacer le mot performance par engagement dans nos entreprises, cela pourrait contribuer à améliorer le bien-être des collaborateurs, les relations managériales, etc.

Pourquoi se concentrer sur l’engagement ?

Car trouver le moyen d’engager ses salariés, c’est un véritable atout pour les entreprises.

« 37% d’absentéisme en moins, entre 25% et 65% de turn-over en moins, 48% d’accident en moins mais surtout +10% de satisfaction client, +21% de production et +22% de profitabilité ! Lorsque l’on compare les salariés les plus engagés avec ceux les moins engagés, les résultats sont édifiants. » Source

Quelles leçons pouvons-nous en tirer ?

Quelle est la différence entre une entreprise américaine, danoise, islandaise ou française ?

Selon l’institut Gallup, le management serait une première piste de réponse. En effet, les managers collaboratifs et à l’écoute de leurs équipes bénéficient d’un meilleur pourcentage de salariés engagés que les autres.

« Les salariés les plus engagés répondent positivement aux affirmations suivantes : « Je ressens que je peux échanger avec mon manager sur des sujets extra-professionnels » et « Je ressens que je peux aborder mon manager sur n’importe quel sujet ». » Source

Le management et l’engagement des collaborateurs est un sujet qui tient vraiment à cœur d’Emmanuelle Duez, la fondatrice de The Boson Project dont la mission est la suivante :

« Réveiller l’engagement des collaborateurs, les responsabiliser pour les amener à passer de structures rigides, descendantes, contrôlantes vers des structures fluides, bottom up, ouvertes, écosystémiques, transparentes, apprenantes et en capacité de faire confiance. » Source

En effet, comme le précise Emmanuel Duez lors de ses conférences, « ce sont les hommes qui transforment les organisations et non les organisations qui transforment les hommes ».

Et notre rôle dans les entreprises est de permettre aux hommes d’exprimer tout leur potentiel au sein d’organisations collaboratives et ouvertes sur le dialogue.

La relation client-fournisseur serait également l’une des sources de désengagement des collaborateurs.

La montée en puissance des services d’achats, avec des acheteurs rémunérés au variable en fonction de leur capacité à réduire les coûts amène naturellement les entreprises à tirer les prix de leurs fournisseurs vers le bas. L’exemple donné par les grandes entreprises et particulièrement les enseignes de la grande distribution alimentaire a créé un schéma relationnel déséquilibré dans le monde du B2B et du B2C.

Cette relation conflictuelle avec les fournisseurs dégrade la qualité des relations de travail d’un grand nombre de salariés en France.

Nous savons, aujourd’hui, qu’une relation commerciale saine et durable est basée sur le principe du WIN-WIN ou Gagnant-Gagnant.

Si vos fournisseurs ont le sentiment, souvent à raison, de se faire avoir, vous ne pouvez pas travailler dans de bonnes conditions.

Mais comment faire dans un monde aussi concurrentiel avec des acteurs aussi puissants qu’Amazon ?

La difficulté des entreprises est de s’adapter aux évolutions du marché et de la société en même temps.

Naturellement, le dirigeant d’entreprise va vouloir suivre l’exemple des plus grandes entreprises mondiales en AUTOMATISANT, en créant des PROCÉDURES et en DÉSHUMANISANT son entreprise. Chaque collaborateur doit pouvoir être remplacé à tout moment par une autre personne qui sera en mesure de reprendre son travail en suivant les procédures avec des outils informatiques automatisés au maximum.

Comment cette quête de l’entreprise cloisonnée, ne laissant aucune place d’expression aux individualités peut fonctionner avec les nouvelles générations ?

La quête de la croissance et du profit, ou des fois, la simple volonté de survivre dans un secteur de plus en plus concurrentiel amène les dirigeants à oublier que l’humain a toujours été et sera toujours la force des entreprises.

Une autre piste pour engager vos salariés dans votre entreprise est de vous impliquer dans les grands enjeux de notre époque.

Aujourd’hui, il y a de grands sujets de société comme la protection de l’environnement, le zéro déchet, la réduction des plastiques, la production et consommation locale, etc.

Même si toutes les entreprises ne sont pas directement liées à ces grands sujets de société, certains de leurs salariés ressentent l’envie de contribuer, de faire partie de ce grand changement.

Le fait de participer à améliorer « un tout petit peu » notre société s’avère être une source de motivation significative pour les salariés.

Souvent, participer à ces grands enjeux ne coûte rien aux entreprises et cela peut même contribuer à faire des économies. Après tout, l’un des grands mentors des nouvelles générations est Pierre Rabhi, le grand ambassadeur de la sobriété heureuse.

Les idées sont nombreuses et souvent simples à mettre en application.

Exemple : 

  • Trier tous les déchets de votre entreprise
  • Supprimer les gobelets et autres produits jetables
  • Récompenser les salariés qui viennent travailler à vélo ou avec les transports en commun
  • Mettre en place un compost et un potager autour de l’entreprise, ou sur le toit.
  • Installer une ruche pour créer votre miel et protéger les abeilles.
  • Organiser une journée de ramassage des déchets sur les plages avant l’été
  • Etc.

Autant d’idées et de projets pour créer du lien et développer la cohésion de vos équipes.

Demain, le monde sera peut-être envahit par des géants comme Amazon avec toutes les conséquences que cela implique.

Notre réponse doit être tournée vers l’humain. L’humain est la force de votre entreprise.

Humanisez vos organisations, racontez votre histoire et créez l’entreprise de demain.

Alexandre Wanlin

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